Au coeur de l'Atacama...
27 Juin - San Pedro de Atacama
Me voici arrivé dans le désert le plus aride du monde, le désert d'Atacama, dans le village de San Pedro d'Atacama, au Nord-Est du Chili. Un village comme on les voit dans les films de zorro, des maisons aux toits et murs en terre, une église blanche de chaux, des rues de poussière, et autour, le néant végétal, du sable, des pierres, des volcans. Parmi eux, le magnifique Licancabur surplombant San Pedro de ses 5920 mètres. Le décor est planté.
La place du village, en fond le Licancabur
Et puis une multitude d'agences de voyage qui proposent toutes les mêmes excursions dans le désert, à la découverte des lagunes, des salars, des geysers. Je vais être rejoint dans quelques jours par mon cousin pourtant, aujourd'hui, la solitude me gagne, peut être le syndrome d'Atacama. Je booke donc un tour le lendemain pour me changer les idées, dans le Salar de Tara, à environ 100 kms aux confins du désert, à la frontiere bolivienne. J'ai la chance de tomber dans un groupe génial, des chiliens de santiago, avec qui je passerai une super journée. L'excursion est un peu éprouvante du fait de l'altitude atteinte, 4500 mètres avec un maximum à 5000 mètres. Pour prévenir le mal des montagnes (je viens d'arriver à San Pedro et n'ai pas pris le temps de m'acclimater), on tourne au mastiquage de feuilles de coca. Impeccable.
Le Salar de Tara, auc confins de l'Atacama
Le désert d'Atacama, peut être l'une des choses les plus belles de mon Grand Trip. Des bofedals, ces zones humides en plein désert où des vigognes, des llamas et des alpagas se donnent rendez-vous pour s'y régaler de Paja de Oro, ces touffes d'herbe à la base de leur alimentation et boire. Des lagunes roses de flamancs, d'anciens plans d'eau asséchés desquels ne subsistent que des salars, ces nappes de sels aux teintes irrisées de blanc, de rose, de jaune, d'énormes concrétions de lave volcanique s'érigeant en cathédrales de pierres au milieu d'un grand rien du tout. Nous nous enfonçons au plus profond de cette immensité de sable, de sel et d'eau, traçant notre propre chemin, notre propre route.
Demain débutent les festivités de la San Pedro, cette fête religieuse célébrant le Saint du village. Une série de messes entrecoupées de danses folkloriques issues des villages alentours durant 2 jours ponctués d'une procession où danseurs, prêtre et fidèles défilent dans les rues avant de tous se retrouver pour l'Almuerzo (le repas de midi) à la maison paroissiale. L'occasion d'être le spectateur privilégié de la diversité culturelle de la région, et de sentir enfin ce vent d'Amérique du Sud qui m'a tant fait rêver. Les flutes de pans, des petites vieilles vêtues de robes multicolores, des alpagas décorés aux couleurs du drapeau chilien.
Lors de mon troisième jour à San Pedro, le Chili affronte le Bresil en huitieme de finale de la Coupe du monde. Moment de panique. Ma carte bleue n'est plus dans son étui. La dernière fois que je l'ai eue dans les mains, c'était il y a deux jours, alors que je retirais de l'argent au distributeur du terminal des bus de Calama a 130 kms au Nord. Coup de fil au terminal de bus, attente interminable puis bonne nouvelle, ma carte bleue est toujours là-bas ! Le Chili, un pays sûr ! Un gros coup de bol pour moi dont l'attention, si mécanique et sans faille jusque-là, commence à s'altérer après ces 5 mois de voyage !